Le Bassin d'Arcachon avant la révolution, bergers, parcs et bordes

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vendredi 7 octobre 2005

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Les landes de Gascogne n’étaient autrefois peuplées que de moutons ; Ou presque. Les troupeaux étaient gardés par des bergers perchés sur des échasses. Les moutons pacageaient dans la lande pendant la journée et passaient la nuit dans des bergeries. C’étaient des « parcs » au toit de tuiles ou des « bordes » au toit de chaume.
 
Il y avait autrefois de nombreux parcs et bordes dans les « paroisses » (avant la Révolution), dites ensuite « communes », tout autour du Bassin d’Arcachon. La proximité de l’eau rendait l’herbe plus grasse car le sol y était moins sec qu’à l’intérieur des terres. Et puis, la viande des moutons de prés salés a un autre goût, c’est bien connu des connaisseurs ...

Les bordes avaient donc un toit de chaume. Ce n’était d’ailleurs pratiquement qu’un toit ! Les murs en torchis (« tapia » en patois, d’où les patronymes Tapie, Latapie, Latappy, etc.), mélange de paille et d’argile, étaient réduits au minimum. La paille, le chaume et l’argile ne coûtaient rien. Il n’y avait qu’à se baisser pour le ramasser dans la lande. Les pentes du toit étaient invariablement orientées au Nord, au Sud et à l’Ouest. La façade avec la porte d’entrée en bois protégée par un auvent se situait côté Est, le moins exposé aux intempéries.

Les parcs avaient des murs en bois posés sur une assise en briques ou en « garluche ». Leur charpente était constituée de fortes poutres creusées de larges gorges sur deux côtés opposés dans lesquelles s’enclenchaient des planches épaisses. Elles avaient un toit de tuiles. C’étaient les bergeries des riches.

Les moutons étaient enfermés dans les bergeries chaque nuit pour les protéger des attaques des loups ou des chiens errants. Ce n’est pas nouveau et certains pourraient s’en inspirer … Le berger allait dormir dans « l’oustal », sa ferme, ou, s’il était seul et isolé dans la lande, dans « l’oustalet », une petite maison de bois à proximité. Le matin il les sortait et les amenait pacager dans la lande. Il les surveillait du haut de ses échasses (« tchanques »), assis sur sa « troisième jambe », cette grande canne avec un pommeau qui lui servait de siège. Le soir il les rentrait dans la bergerie et retournait à son oustal ou son oustalet en quelques enjambées de ses « bottes de 7 lieues » locales. Charles de Perrault s’en serait-il inspiré pour son célèbre « chat botté » ?

Les bordes au toit de chaume et aux murs en torchis ont totalement disparu faute d’entretien car désaffectés depuis bien longtemps. La plantation des landes de Gascogne en pinède au 19ème siècle a sonné leur glas : Plus de pâturage pour les moutons et plus de chaume ni de paille ! Beaucoup de parcs, eux, ont résisté au temps et vous en apercevrez de ci de là au gré de vos pérégrinations dans la région. Ils vous serviront de boussole car toujours orientés Est-Ouest. Et vous aurez une pensée émue en imaginant autour des troupeaux de moutons gardés par de légendaires échassiers, du temps où les landes de Gascogne n’étaient encore que des landes.

SL


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